Le paysage médiatique de la région MENA connaît depuis plusieurs années une profonde transformation. La révolution digitale ainsi que l’avènement des médias sociaux ont donné naissance à de nouveaux acteurs et modes de consommation de l’information. Au cours de cet article nous reviendrons avec Bachar Kiwan, sur la situation de l’industrie de l’information au Moyen-Orient.
La relation entre les médias et les plateformes de réseaux sociaux
Dans le cadre d’un partenariat avec Twitter, Sky News Arabia a organisé un talk-show interactif sur la plate-forme Twitter qui a porté sur les rapports entre les médias traditionnels et les réseaux sociaux. Il était notamment question des principaux changements qui sont survenu dans le secteur médiatique du Moyen-Orient.
Tous les intervenants ont été d’avis que le véritable défi pour les médias traditionnels ne relève pas de l’émergence des médias sociaux mais de la manière avec laquelle ils sont utilisés. En effet, même s’ils concurrencent les médias traditionnels, ils offrent plein d’avantages, tels que la rapidité d’accès à l’information, l’élimination des barrières et des distances géographiques ainsi que le caractère social des événements.
Prenons l’exemple de Twitter. Il suffit d’avoir un smartphone et un accès à internet pour s’informer en un temps record, notamment grâce aux Hashtags et aux retweets qui permettent de découvrir les sujets les plus populaires. Par conséquent, les professionnels des médias traditionnels s’appuient aussi sur ces plates-formes, tout comme les particuliers, afin de s’informer.
Par ailleurs Bachar Kiwan, pensent que les médias sociaux peuvent être perçus comme des concurrents et partenaires à la fois, car même s’ils rivalisent avec les médias traditionnels, plus particulièrement la presse écrite, ils fournissent tout de même de bons supports aux journalistes et aux médias en général, dans la mesure où ils permettent à ces dernier de développer leurs performances et de fournir une couverture médiatique créative.
Par ailleurs, ces plateformes ne sont pas vraiment sans inconvénients, pour Bashar Kiwan leur danger réside essentiellement dans le fait qu’ils ne sont pas réglementés, ce qui met leur crédibilité en question.
Les plateformes sociales aux services des médias traditionnels
Bien qu’un grand nombre de chercheurs pensent que les médias traditionnels continueront toujours d’exister avec ou sans l’aide des médias sociaux, parce qu’ils sont les seules sources qui nous éclairent de manière objective et correcte sur les nouvelles de la population et les tendances de l’opinion publique. Bashar Kiwan, pour sa part, pense qu’on ne doit pas s’arrêter sur la question du nouveau ou l’ancien média, simplement parce que ces termes renvoient à une période et un contexte spécifique. Tout simplement parce que les médias traditionnels d’aujourd’hui étaient perçus comme nouveaux à leur apparition. Pour lui, il faut plutôt se focaliser sur la question de la réconciliation des deux formes pour donner naissance à un contenu authentique, fiable et adapté à l’ère du digital. Soit une nouvelle forme de médias traditionnels, fiable qui respecte l’éthique du journalisme, l’opinion publique et la vie privée des citoyens tout en étant disponible sur les supports numériques.